Scene 7 : l'arme fatale pour le web-to-print ?

Adobe a lancé fin septembre la version 5.0 de Scene 7, sa solution de gestion de contenus multimedia, sans tambour ni trompette. Pourtant, au-delà d'une simple mise à jour, c'est à une vraie révolution que l'on assiste.
Jusqu'à présent, en terme de composition PAO pour le web-to-print, Adobe ne proposait – à ma connaissance – qu'Adobe Indesign Server.
Or Indesign Server, comme tous ses concurrents, est une technologie qui porte la PAO dans son ADN, et la PAO en mode desktop : langages spécifiques, technologies assez “lourdes”, bref, plutôt de la grosse artillerie.
© Silicon Publishing
Pour réaliser correctement du web-to-print, les éditeurs se sont evertués à greffer des surcouches à ce type de moteurs de composition : front-end web, webservices, bases de données...
Cela fonctionne très bien, mais au prix d'architectures assez complexes dont on atteint peut-être les limites aujourd'hui. Publishing Silicon explique cela très bien sur son blog.

Voici donc qu'Adobe lance Scene 7 version 5.0. Au-delà des évolutions fonctionnelles, c'est une toute nouvelle architecture qui est proposée : basée sur le format FXG (Adobe Flash XML Graphics, format ouvert inspiré du SVG), Scene 7 propose une manière radicalement différente de traiter les fichiers.

  • En entrée, on trouve des gabarits de documents conçus dans les formats standards du marché : Indesign, Illustrator ou Photoshop. 
  • Ceux-ci vont être taggués pour définir les champs éditables, et uploadés dans Scene 7 au format FXG.
  • Le FXG étant un format très souple et universel (du moins dans la galaxie Adobe), il permet des rendus très rapides de composition ; il se marie donc parfaitement avec des interfaces end-users en Flash / Flex pour la saisie de données et la manipulation d'objets.
  • En sortie, Scene 7 permet bien évidemment de réaliser des PDF pour l'imprimeur, mais également d'alimenter d'autres canaux (terminaux mobiles, web...)
© Silicon Publishing
Le FXG semble donc réconcilier les deux frères ennemis du web et du print, en mettant en place une passerelle entre ces deux mondes. Il semble offrir une qualité de composition amplement suffisante pour les usages web-to-print courants, il se marie à merveille avec les interfaces Flash et Scene 7 dispose d'une architecture optimisée pour le SaaS.

En d'autres termes, Adobe semble avoir mis au point l'arme fatale pour le web-to-print : “good enough”, rapide, agile, performante et optimisée... Bravo !

Et Indesign Server me direz-vous ? Rassurez-vous, Scene 7 ne risque pas de le phagocyter. Je dirai plutôt que l'éco-système Adobe se rééquilibre :
  • Scene 7 va probablement adresser le marché du web-to-print, du multicanal simple, et des offres SaaS. Je ne connais pas sa grille tarifaire, mais je pense que Scene 7 devrait logiquement être proposé sous une forme et à des tarifs adaptés à cette cible ;
  • Indesign Server va probablement être recentré sur les plateformes de publication dynamique, en mode insourcé : pour les grandes entreprises, la presse écrite... qui ont des besoins spécifiques et qui exigent de grandes capacités de production. Et qui demandent l'intervention d'intégrateurs spécialisés pour mitonner des solutions sur-mesure.
Je tiens à préciser que tout cette analyse est basée sur différentes infos glanées sur le web, notamment auprès de l'excellent blog Silicon Publishing et de leur livre blanc. Je n'ai pas encore testé Scene 7, mais c'est prévu !

Je vous invite d'ailleurs à découvrir le site consacré à Adobe Scene 7 : vous pourrez y découvrir toutes les facettes de cette magnifique solution.