Disparition de la presse papier : un faux débat

Depuis une semaine, le web se fait l'écho d'une interview parue dans la Tribune de Genève : Francis Gurry, de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, nous explique que dans 5 ans, les journaux papier auront disparu aux Etats-Unis, et que ce phénomène aura atteint le reste du monde en 2040. Il y a des études qui le prouvent.

Je vais faire mon djeun's, mais ce genre de débat, ça me saôule. GRAVE.
Je ne dis pas que le numérique est mieux ou moins bien que le papier. Je ne nie pas à quel point les tablettes chamboulent nos habitudes de lecture. Je ne défend pas un canal au détriment d'un autre.
Tout ce que je pense, c'est que ce genre d'étude occulte un point essentiel : ce n'est ni le marché, ni les éditeurs de presse qui dicteront aux lecteurs leurs habitudes.
S'il y a un public adepte des tablettes, il y en a un autre, probablement plus important, qui reste et restera fidèle pour longtemps au bon vieux papier. Soit par imperméabilité aux nouvelles technologies (je pense à certains de nos seniors), soit par facilité (le papier est quand même très simple d'usage), soit par considération énergétique (un support papier n'a besoin d'aucune source d'énergie pour être lu), soit par amour du papier et de l'encre : il y en a, et j'en fais partie, qui même s'ils sont geeks n'en sont pas moins des aficionados du papier. J'adore mes vieux bouquins, j'aime l'imprimerie, et si les tablettes me semblent intéressants, elles n'en restent pas moins des supports "froids" (numérique et synthétique), contrairement au papier que je qualifie de "support chaud" (organique).

Bref : c'est bien joli toutes ces études qui nous expliquent comment nous devons nous comporter. Mais il serait bien de ne pas perdre de vue les attentes du lectorat...