Facebook m'a tuer

Je suis tombé ce matin sur un article du Journal du Net qui m'a plus que fasciné.
Je cite : “Passé de mode, Second Life licencie 30% de ses effectifs”.
Cet excellent article nous explique que Second Life n'a plus, mais alors plus du tout la cote auprès des internautes. Le web 2.0 est passé par là, et les Facebook, MySpace, Copains d'Avant et autres Viadeo ont balayé le “deuxième monde”.
Au point qu'aujourd'hui, Linden Labs doit remettre en question rapidement son modèle économique, c'est une question de survie.

Juste pour le fun, et à l'attention de nos lecteurs les plus jeunes qui ne sauraient pas ce qu'est un disque Zip, je voudrais vous remémorer un autre article du JDN, qui doit dater de 2005 ou 2006, et qui titrait :
Pourquoi Second Life fascine les plus grands :
Foulé par plus d'un million d'avatars, le sol virtuel du jeu de rôle en 3D attire aussi les entreprises. IBM, Sun ou PA Consulting y voient en effet un formidable laboratoire pour leurs produits ou un terrain privilégié de recrutement, voire bien plus encore...”

Ça me fascine : quand je travaillais en agence de communication à cette époque, je ne vous raconte pas la quantité de clients, PME ou grands comptes, qui sont venus nous trouver en nous disant : “Faut qu'on soit sur Second Life !!!”. Et nous de répondre, “bon, ben voui, on va voir ce qu'on peut faire”. J'avoue n'avoir jamais rien compris à cet univers, même si ça ne m'a pas empêché d'en faire la promotion (mea culpa, je travaillais dans la pub, vous savez, ce temple du “mentir vrai” cher à Aragon).
Des web agencies se spécialisaient à l'époque là-dedans, et on nous annonçait que c'était ÇA, le futur de l'internet.
En trois ans, ça été plié. Le truc est passé de mode, les internautes ont “switché” vers d'autres médias, ils se sont lassés de leur jouet virtuel.

L'histoire se répète me direz-vous…
Si on creuse les archives du web, on tombe sur des choses extraordinaires.
Je voudrais juste vous en citer une, que je trouve fabuleuse, et que j'avais vu passer sur un site dont j'ai perdu le nom – que son auteur me pardonne.
Je vous la fait en anglais : “Quark tries to buy Adobe”
Ce qui donne en français : “Quark essaye d'acheter Adobe”.

Ça surprend hein ? C’est un article qui date de… 1998 !! Voici l'original.
A l'époque, Adobe n'était pas au mieux de sa forme, et Quark était le leader incontesté sur son marché, avec des réserves d'argent conséquentes et un appétit redoutable.
En 12 ans, les choses ont bien changé n'est-ce pas ?

Alors me direz-vous, “quelle est la morale de tout cela ?”.
Y'en n'a pas ! :o)

Ou plutôt si… Je dirai juste : faites attention à ceux qui vous prédisent la fin de la presse écrite, l'avènement du tout iPad, la mort programmée du Flash, la fin des blogs, et autres divinations incantatoires…

Nous sommes dans un domaine dans lequel les gens se lassent très vite, et où les phénomènes de mode s'éteignent de façon inversement proportionnelle à l'engouement qu'ils ont suscité. Bien malin celui qui sait ce qui nous plaira à nous internautes dans 3 ans.

Même si les progrès technologiques permettent d'élargir le champ des possibles comme on dit, je reste convaincu que l'humain lambda va sur Internet pour s'informer, échanger et se divertir. Et ça, depuis le début.
Bien sûr, la manière dont il procède évolue dans le temps, à la faveur des innovations technologiques et des modes. Ce qu'il faisait avant sur un ordinateur de bureau, il l'a fait ensuite sur un Palm, puis sur Blackberry puis un iPhone, avant de le faire aujourd'hui sur un iPad. L'outil change, la forme aussi, mais au fond, les besoins restent les mêmes.

Pour conclure, et revenir à Second Life, je constate à titre personnel une tendance, que cet article confirme : avec le temps, et l'enrichissement de l'offre, j'ai le sentiment que les internautes vont au plus simple pour répondre à leurs besoins.

Pour échanger et se divertir, ils ont ainsi délaissé Second Life qui était une vraie usine à gaz pour des interfaces simplistes telles que les proposent Twitter ou Facebook. Si vous réfléchissez un petit moment, ce constat s'appliquent à bien des domaines : on va au plus simple, au plus intuitif, au plus rapide et aussi parfois, au plus “jetable”. Une sorte de junk-surf en somme.

Cette évolution se retrouve également dans les applicatifs professionnels : après les extranet hyper-sophistiqués, les plateformes de e-commerce pour polytechniciens, les CMS de l'espace… on retrouve aujourd'hui des choses plus simples, avec un périmètre plus restreint, centrées sur un besoin et un type de produits bien identifiés.
Un retour au raisonnable et l'efficace en somme, après des années d'euphorie et d'exubérance.

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Sources :