L'impact de la crise en Ukraine sur l'industrie de la sous-traitance IT

La géopolitique internationale a parfois de conséquences inattendues… La crise qui gronde aux portes de l’Ukraine ne fait pas trembler que les populations et les dirigeants politiques de l’Union Européenne. Dans le secteur de l’IT et des nouvelles technologies, la situation inquiète aussi très fortement. La raison ? Beaucoup de SSII, de centres de services ou d’éditeurs logiciels outsourcent beaucoup de tâches liées au développement de leurs logiciels, sites web, eCommerce ou applis mobiles en Ukraine. Le pays regorge de profils très compétents – et difficiles à trouver en Europe – , anglophones et au fait des dernières technologies, dont le coût est nettement inférieur à ceux de l’Union Européenne. Au fil des ans, l’Ukraine est ainsi devenue l’un des pays ‘back-office’ de l’IT européenne, aux côtés de l’Inde notamment.

Quelles sont les menaces ?

Concrètement, la crise actuelle, si elle dégénère, pourrait impacter de nombreux projets informatiques, en causant des retards ou des pertes de savoir-faire. Pourquoi ?
  • risque de cyber-attaque massive bloquant les liaisons Internet et empêchant toute collaboration et échanges avec les équipes basées en Europe
  • risque de départ de personnels-clés, soit vers l’étranger (la Pologne se préparerait à un afflux de réfugiés en cas d’attaque) soit vers le front en cas de mobilisation générale
  • risque de ralentissement des projets liés aux troubles dans le pays, par indisponibilité des équipes

Comment se préparer si l’on est concerné ?

Dans le cas où vous (en tant que client) fassiez appel à des ressources détachées en Ukraine, ou que vos prestataires (éditeur de logiciel, centre de services, plateforme) soit basés dans ce pays, je vous recommande, sans paniquer, d’activer un plan de continuité d’activité spécifique. Identifiez les ressources et les personnels qui pourraient être impactés, évaluez votre degré de dépendance, mettez à jour vos savoir-faire et votre documentation, et préparez un plan B « au cas où », soit en rapatriant de la bande passante en interne, soit en préparant une alternative « de backup » dans d’autres zones. Il n’est pas question de céder à la panique et de rompre vos contrats, simplement, comme pour tout risque, de l’identifier et de se préparer, afin d’éviter d’être pris au dépourvu.