Cet hiver, le papier devrait retrouver sa place

L’hôpital de Corbeil-Essonnes a été victime d’une cyber-attaque majeure qui a paralysé son activité : pour continuer, les cadres et personnels en sont revenus au papier.
Cet hiver, les menaces de coupures électriques se multiplient. Personne ne sait qui des ménages ou des entreprises sera le plus affecté. Personnellement je pense que l’on verra des coupures tournantes : zones residentielles la journée, zones industrielles et commerciales la nuit, si tant est que ce soit possible techniquement (ce qui est peut-être illusoire).
Je crains que des coupures régulières d’alimentation perturbent les systèmes informatiques des entreprises qui ne disposeraient pas de groupes électrogènes. Au niveau des sessions, des serveurs et des systèmes centraux, ça peut vite tourner au cauchemar.

Dans notre monde actuel, nos vies professionnelles et personnelles sont ultra-dépendantes au numérique. Or les menaces majeures se multiplient à des niveaux de gravité de plus en plus élevés, qu’il s’agisse de cyber attaques ou de problèmes énergétiques. 

La doctrine actuelle de reprise d’activité reste encore basée sur des systèmes informatiques alternatifs, avec en situation intime des reconstructions complètes. Mais cela suppose qu’il soit possible de disposer de suffisamment de ressources - notamment énergétique - pour le faire, ainsi que des moyens humains et du temps pour les reconstruire.

Les réponses des services hospitaliers qui ont subi des attaques de grande ampleur sont riches d’enseignement. Le retour d’expérience de l’hôpital de Dax en particulier. 
A sa lecture, on comprend que la reconstruction « from scratch » prend du temps, que le facteur stress et fatigue des équipes IT est important, et que l’activité vitale doit pouvoir continuer sans attendre le nouveau SI.

C’est là que le papier va retrouver sa place, car il s’agit du recours ultime. La solution qui garantit que même en mode ultra-dégradé, le minimum vital des organisations puissent être réalisé.
Cela suppose d’anticiper dans les PRA cet ultime secours, et de préparer méthodes et supports.
Fiches, affiches, signalétique, liasses autocopiantes… les organisations doivent réapprendre d’anciennes méthodes de travail éprouvées et disposer de supports résilients en cas d’urgence.
C’est une question de survie.