Indesign CS 6 : une évolution majeure

Adobe vient d'annoncer aujourd'hui le lancement officiel de la Creative Suite 6. Parmi les composants de cette CS, il en est un qui a attiré mon attention : Indesign.
Pour avoir joué avec, je reconnais que si la CS4 et la CS5 m'ont laissé un peu sur ma faim, ce dernier opus m'a littéralement bluffé par l'amplitude des nouveautés qu'il propose.

Voici un petit aperçu :
  • Orientation multicanal : entamée dès la CS4, l'orientation print + web est désormais au coeur d'Indesign, qui devient ainsi un véritable outil de conception print / web / mobile / tablettes. Lorsqu'on crée un nouveau document, la fenêtre "nouveau projet" propose désormais print, web et digital publishing comme choix. Dans ce cas, on peut définir quelle page du chemin de fer sera celle de la couverture, ce qui s'avère bien pratique pour les tablettes
  • Composition Zones : le nouveau leitmotiv d'Adobe est "The Indesign document IS the database". Cela résume bien l'esprit de cette nouvelle version du logiciel de PAO, qui devient une forme de mini-CMS dans lequel chaque bloc, ou chaque groupe de blocs, peut être défini comme un contenu partageable entre plusieurs documents, ou plusieurs mises en page. On retrouve ainsi le principe initié dès Quark Xpress 8, mais élargi pour faciliter le partage de parties de la page. La gestion de contenu au sein d'un fichier Indesign facilite bien évidemment la synchronisation de documents multiples qui utilisent les mêmes éléments d'information
  • Content Collector : un autre moyen de "passer" du contenu d'une mise en page à une autre ou d'un fichier à un autre consiste à utiliser un panier appelé Content Collector. Vous jetez dans ce panier le contenu que vous souhaitez réutiliser, vous ouvrez votre nouveau document, et vous y déposez le contenu. Indesign se charge du reste.
  • Variantes de mise en page (multi-layout) : Indesign CS5 avait introduit la possibilité de mélanger des pages de tailles et d'orientation différentes au sein d'un même chemin de fer. La CS6 va plus loin, en permettant au sein d'un même fichier de gérer plusieurs chemins de fer différents, avec des dimensions et des orientations différentes. On retrouve à ce niveau un principe initié par Quark depuis plusieurs années : le document Indesign devient un groupe de chemins de fer, dans lequel on trouve la version format A4  portrait d'un document, sa déclinaison en A5, la version page web et la déclinaison tablettes. Ce principe permet de tirer profit des Composition Zones, en partageant du contenu entre chacune de ces mises en page. En d'autres termes, je conçois mon document en A4 print, je taggue les contenus qui seront réutilisés dans les autres mises en page, je les importe puis je modifie leur mise en page et leur apparence dans chaque version. En cas de modification sur la mise en page maître, toutes les variantes sont impactées. Principe qui offre un gain de productivité réel grâce notamment à un système de mapping des styles qui permet là aussi d'automatiser les déclinaisons de styles d'une mise en page vers une autre
  • Liquid layout / mise en page élastique : probablement l'un des aspects les plus bluffants, la mise en page élastique permet de définir facilement des règles de repositionnement et de mise à l'échelle des blocs en cas de changement soit de la dimension de la page, soit de son orientation. Il devient ainsi très simple de paramétrer le comportement à adopter en cas de basculement d'une tablette en mode paysage. 
  • Eléments interactifs : afin de permettre de réaliser des formulaires PDF plus sophistiqués depuis Indesign, la CS6 offre une palette plus large d'éléments interactifs. En plus des sempiternels boutons, il est désormais possible de créer des checkboxes, des menus déroulants, des champs de texte...
  • Améliorations de l'interface : j'ai noté plein de petites évolutions légères mais pratiques. Par exemple, lorsqu'un lien image contenu dans un bloc est rompu, un picto "point d'interrogation" s'affiche en surimpression du bloc. Plus pratique que de devoir scroller le panneau "Liens". Il est également possible de partager l'écran pour mettre en parallèle plusieurs déclinaisons ou mises en page d'une même page. Enfin, les styles sont désormais regroupés par mise en page, ce qui évite de se perdre dans le panneau Styles.
Cette vidéo de Terry White illustre les principales innovations que je viens de citer.



Alors, faut-il craquer ou non ?

Tout d'abord, Adobe a fait des efforts côté prix. Si vous disposez d'une licence antérieure, de la CS3 à la CS5, vous ne payerez que 242 € H.T. pour la mise à jour. Ce qui est assez raisonnable à mon avis.
Si vous ne disposez pas de licence, l'option du Creative Cloud pourra vous séduire : pour environ 59€ par mois, vous pourrez "louer" votre version d'Indesign. Je trouve cela très pratique pour les indépendants ou les petits studios qui auraient du mal à la débourser d'emblée la totalité du montant de la licence. Toujours mieux que de devoir négocier un petit crédit avec le banquier ;-)

Au-delà de l'aspect purement tarifaire, la CS6 apporte de véritables gains de productivité, même si vous ne faites que du print. En repensant vos méthodes de travail, vous allez probablement pouvoir gagner beaucoup de temps grâce aux contenus partagés et aux variantes de mises en page. Vous vous éviterez de multiples copier / coller et des erreurs de synchronisation, ce qui peut s'avérer particulièrement utile lorsqu'on réalise des catalogues, ou que l'on gère la totalité des supports de communication d'un annonceur.

Ensuite, si vous commencez à entamer une réflexion multicanal web / tablettes, ce nouvel opus me semble particulièrement intéressant, surtout si vous couplez les nouvelles fonctionnalités de partage de contenu et de mise en page élastique à un outil dédié type DPS ou Aquafadas Digital Publishing.

Bref, je vote pour !


Pour aller plus loin :