"Fin annoncée de Flash" dans le web-to-print : on va tous mourir !!!!!



Je sais pas si vous avez lu l'article d'Antoine Gaillard sur Graphiline intitulé sobrement "Confidentiel - les conséquences graves de la mort annoncée du langage Flash pour les imprimeurs", mais il vaut son pesant de cacahouètes.

Pour résumer, il nous explique que :

  1. ayé, Flash est mort, c'est acté puisque après Apple iOS, ni Windows 8 ni IE 10 ne le supporteront plus
  2. que donc tous les imprimeurs qui font le choix de solutions web-to-print en Flex vont voir leur solution s'arrêter du jour au lendemain, et ça, c'est très grave
Je caricature un peu... mais y'a de ça.
Chers lecteurs, attendez un peu avant d'immoler votre directeur informatique et votre responsable des achats sur le parking, en les maudissant d'avoir recommandé un système en Flex.
  1. Flash n'est pas encore tout à fait mort. Il bouge encore, et comme qui dirait, il a de beaux restes. C'est sûr que le fait que Microsoft et Apple délaissent ostensiblement ce format est de mauvais augure. Mais d'une part, Windows 8 est loin d'être sorti, d'autre part, il faut réfléchir en termes de durée d'investissement. Actuellement, la grande majorité des utilisateurs travaille encore en Windows XP ou Vista, sous IE 7 ou 8. Donc même si Microsoft Windows 8 sortait demain, il faudrait attendre 2 ou 3 ans avant que cela ait un véritable impact sur le marché, d'autant qu'aujourd'hui, le taux d'adoption du lecteur Flash reste très élevé sur les ordinateurs en service dans les entreprises.
  2. Adobe n'est pas né de la dernière pluie : ils ont pris depuis longtemps conscience du danger qui les guettaient, et toutes les initiatives prises pour proposer des passerelles entre le Flash et le HTML 5 témoignent d'une volonté de ne pas laisser échapper ce marché. Je vous fiche mon billet que les prochaines versions de Flex permettront d'exporter des apps soit en Flash, soit en Ajax.
  3. Les éditeurs de plateformes ne vont pas attendre sans rien faire. Après tout, vous n'achetez pas une solution à Adobe, mais à un éditeur précis, qui a une obligation de continuité de service. Donc même si Flash s'arrêtait, votre éditeur vous proposerait fort logiquement une mise à jour dans un autre environnement, tel que Ajax. Au pire, vous en seriez quitte pour payer un upgrade.
  4. Méfiez-vous du coup de pied de l'âne : perdu pour perdu, qui vous dit qu'Adobe ne va rendre son format Flash open-source, rien que pour embêter ses concurrents ? Dans le monde des tablettes par exemple, Samsung utilise Flash comme un véritable argument commercial pour tacler l'iPad, cela pourrait donc les intéresser. Et puis n'oublions pas qu'un revirement de dernière minute de la part de Microsoft est toujours possible, ce ne serait pas la première fois...
Donc, on se calme, et on boit frais ;-)

Toutefois, l'article d'Antoine Gaillard a le mérite d'insister sur un point : au-delà même de Flash, il pose la question des formats propriétaires. Aujourd'hui, il paraît en effet judicieux de privilégier les formats standards et non-propriétaires, garants d'une plus grande durabilité des solutions. Je vous invite d'ailleurs à relire le post que j'avais publié il y a plus d'un an, dans lequel je listais 10 points essentiels à analyser lors de la sélection d'une plateforme web-to-print.

Dans le web-to-print, tout le monde n'a pas fait le choix du Flex, comme j'en témoigne régulièrement dans ce blog. Par exemple, dans les projets sur lesquels je travaille, nous privilégions depuis longtemps les interfaces 100% en Ajax, que ce soit dans nos offres grands publics (telles qu'Expresso) ou dans des systèmes B2B. Il nous est apparu en effet, après d'âpres discussions, que cet environnement était plus viable, même si par certains côtés, il apparaissait plus contraignant fonctionnellement. Personnellement, j'étais plutôt partisan du Flex, mais mes collègues m'ont démontré l'intérêt de miser sur des technos plus standards.

D'autres éditeurs ont fait ce choix : Quark avec QPS WebHub (si mes informations sont toujours exactes), Stepnet Ingéniérie avec SmartPublish... et PrintFlux aussi je crois, bien que je connaisse moins bien cette solution.

En conclusion : restez serein, mais redoublez de vigilance au moment du choix de vos technologies, en ne perdant jamais de vue la durée de vie de vos systèmes. Il faut mettre en rapport les choix technologiques et la durée de vie de vos équipements.

Bon allez, je vous laisse, je sens que ça va troller ;-)