Krach boursier : les valeurs liées à l'imprimerie en ligne dégringolent, des mesures de rationalisation se préparent

 
L’impact du Covid 19 sur les bourses mondiales a été brutal. De nombreuses sociétés cotées ont vu leur cours s’effondrer en quelques heures. Dans l’imprimerie en ligne, trois grands groupes internationaux sont cotés : Cewe, Cimpress et Grafenia.
L’analyse de leur cours montre qu’ils ont subi de plein fouet cette dégringolade :
L’action de Cimpress a chuté de moitié le 20 mars dernier, atteingnant son niveau le plus faible depuis près de 5 ans à 52,02 $
 
Même scénario pour l’action de Grafenia, dont la valeur a été divisée par deux le même jour, atteignant un niveau historiquement bas à 4,00 GBX.
 
Cewe a mieux résisté, même si l’entreprise allemande a subi une forte baisse vers le 13 mars, elle n’est revenue qu’au niveau de valeur de son cours en 2016. Probablement parce que les analystes attendaient la publication des résultats 2019 le 26 mars, qui globalement ont été excellents avec une croissance 10,1% du chiffre d’affaires et un bon niveau de résultats au niveau du groupe. L’activité globale continue d’être tirée par les produits photos (+13,8%), l’impression commerciale ne connaissant qu’une croissance très molle à +1,6%, causée en partie par les résultats de sa division Laserline, très affectée par la guerre des prix comme l’indique le communiqué de presse. Le groupe a d’ailleurs annoncé qu’il fusionnerait la production de Laserline avec celle de Saxoprint à Dresde, afin d’améliorer productivité et rentabilité.
 

Quelles conséquences ?

Bien malin.e celui ou celle qui saura prédire l’avenir dans ce contexte, mais plusieurs scénarios se dessinent dans des situations telles que celles-là. A court ou moyen terme, ces entreprises – surtout les plus endettées – devront prendre des mesures pour rassurer les marchés quant à leur santé, ce qui ne sera pas chose simple dans un secteur aussi exposé que l’imprimerie commerciale, dont la reprise sera plus lente que d’autres secteurs industriels, les budgets publicitaires étant les derniers à être « degelés ». 
Ces mesures peuvent consister en l’arrêt de certains projets coûteux, en une rationalisation des moyens, en une réduction des budgets ou – pire scénario – dans des licenciements. L’épisode subi par 80 salariés de Vistaprint Tunisie préfigure peut-être ce qui pourrait survenir dans les mois à venir… avec plus de délicatesse espérons-le.
A plus long terme, l’autre possibilité est celle de « raids ». Les cours bas attirent les convoitises, soit de groupes financiers tentés par un gain rapide, soit de concurrents ou de fonds qui veulent prendre le contrôle de certaines sociétés. Cette situation sera donc sans nul doute une opportunité pour certain, et il n’est pas exclu qu’elle débouche sur des rapprochements ou des prises de participation chez tel ou tel acteur… ce qui aurait là aussi un impact fort sur la gouvernance de ces groupes.
 
Il est intéressant de noter que des analystes financiers avaient envisagé ce risque : lors de la session stratégique de mi-exercice de Cimpressle 24 février dernier, la question avait été évoquée comme on peut le voir sur la transcription des sessions de questions-réponses avec Sean Quinn, qui avait apporté les réponses suivantes :
"À la question spécifique, l'entreprise avec l'exposition la plus significative de la chaîne d'approvisionnement en Chine est National Pen, car la plupart de ses matières premières y sont achetées. Et National Pen a des réserves en stock avant le Nouvel An lunaire, et elle l'a fait de manière conservatrice cette année, ce qui est une bonne chose. National Pen est également le seul grand fournisseur d'instruments d'écriture que nous connaissons avec une production aux États-Unis, qu'il peut augmenter pour répondre à la demande, en cas d'urgence. Un arrêt prolongé de notre chaîne d'approvisionnement chinoise sera douloureux dans ce domaine, mais il en va de même pour tous nos concurrents. Nous surveillons également la situation en Europe, où, pendant le week-end en Italie, ils ont imposé une quarantaine à certaines petites villes du nord de l'Italie, notre site de Pixartprinting est en dehors mais n'a pas été perturbé pour l'instant. Cela dit, dans l'ensemble, bien que nous n'ayons vu aucun impact financier significatif sur nos activités, à ce stade, il est vraiment impossible de prédire quel impact futur le coronavirus pourrait avoir, en particulier si sa portée s'élargit ou si la situation s'aggrave, y compris d'autres fermetures en Europe, où nous avons des revenus et des opérations importants."
 
 
Let’s see…
 
 
 
 
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Sources :
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