Adobe Max 2011 : changement de cap, objectif : TABLETTE !


L'Adobe Max a démarré hier, et les annonces fracassantes n'ont pas tardé à tomber, à la manière des keynotes de Steve Jobs. Et si Adobe a semblé s'être légèrement fait distancée ces derniers temps sur la thématique des tablettes, notamment en raison de Flash, il faut reconnaître qu'un sacré repositionnement est en cours, du moins dans la division consacrée aux outils de publication.

  • Annonce du Creative Cloud pour Android et iOS : espace virtuel qui donnera accès à un ensemble d'applications "arts graphiques" pour tablettes, ainsi qu'à une zone de stockage de 20 Go, moyennant un abonnement mensuel. Ideas, Carousel, Kuler ou Proto (déjà vus sur les Labs) et surtout, Photoshop Touch (version de Photoshop optimisée pour un usage tactile) feraient ainsi partie de cet espace en ligne, annoncé pour novembre 2012. Plus d'infos à ce sujet sur ce blog ou sur le site dédié.
  • Rachat de Typekit, librairie de typos CSS3 en ligne, indispensable pour permettre de réaliser des mises en page soignées sur des tablettes ; il se pourrait d'ailleurs que TypeKit soit intégré à Creative Cloud
  • Rachat de Nitobi, éditeur du framework open-source Phonegap qui permet de réaliser des applications multi-plateformes iOS, Android ou Blackberry
  • Lancement d'une Single Edition de la Digital Publishing Suite, à un prix unique de 395 $ : il s'agit d'une réponse simple et efficace aux "usines à gaz" auxquels sont confrontés actuellement les graphistes indés ou les petites agences qui souhaitent réaliser du "one-shot" sur iPad : "The Single Edition offering truly democratizes publishing – it allows customers to publish a single, custom iPad app for a one-time payment of US$395".
  • Intégration de la recherche dans la banque d'images Fotolia directement à la CS via un plugin développé par Silicon Publishing
  • Enfin, en termes de solutions dédiées aux grands comptes (essentiellement presse écrite et magazine), Adobe a annoncé un partenariat stratégique avec Woodwing. Woodwing ayant rapidement conquis une large part de marché sur les publications tablettes de la presse écrite dans le monde, il semblait en effet hasardeux de tenter de le concurrencer de front. Les deux compagnies ont donc choisi d'unir leurs forces plutôt que de s'opposer pour dominer ce marché ; reste à savoir si Woodwing abandonnera au passage son format OFIP ?

Adobe se remet ainsi sur les rangs, et affronte désormais de manière franche tous ses concurrents potentiels sur le marché des tablettes :
  • Apple et Google au niveau du cloud
  • Apple et un certain nombre d'éditeurs indépendants pour ce qui est des apps destinées aux pros des arts graphiques
  • Quark au niveau de la publication de contenus sur tablettes, tant en desktop qu'en systèmes éditoriaux
Cette volonté de conforter un eco-système et de ne pas laisser le champ libre aux concurrents sur un marché aussi crucial que la tablette me ravit ; Adobe renoue avec l'inventivité et la créativité, et c'est tant mieux.