#webtoprint : Pageflex débarque en Europe... via la Pologne. Une menace de plus pour l'imprimerie française ?



C'est l'excellentissime WhatTheyThink qui l'annonce : PageFlex, éditeur historique de solutions web-to-print aux USA débarque en Europe.L'annonce n'est pas véritablement un scoop, l'éditeur qui est sorti récemment du giron de BitStream ne s'en cachait pas, et plusieurs études de marché révèlent que l'Europe constitue le marché le plus dynamique en matière de web-to-print, VDP et e-printing.

Ce qui est plutôt surprenant, c'est que PageFlex installe son siège en Pologne. Entendons-nous bien, je n'ai rien contre ce pays, bien au contraire. Mais historiquement, les entreprises américaines qui ouvraient une filiale en Europe choisissaient généralement le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou l'Allemagne comme tête de pont. Et plus rarement, la France.

On imagine bien que les responsables de PageFlex ont réfléchi longuement avant de choisir la Pologne. Et ce choix n'a rien d'anodin. A mon sens, il témoigne d'un déplacement progressif du centre de gravité du marché de l'imprimerie européenne vers l'Europe de l'Est, en particulier sur la Pologne car elle fait partie de l'Union Européenne. Je ne pense d'ailleurs pas que l'objectif visé soit celui du marché intérieur polonais : la cible à mon avis est clairement d'accroître la capacité de "conquête" des marchés allemands, autrichiens et français par les imprimeurs polonais.

Pageflex est un véritable poids lourd dans le domaine du web-to-print, ses solutions sont reconnues et éprouvées depuis longtemps aux USA. Son "débarquement" en Pologne risque potentiellement d'accroître la menace que représentent pour l'imprimerie française les imprimeurs des Pays de l'Est intra-UE. En effet, si ceux-ci adoptent massivement des solutions de web-to-print, couplées à des presses modernes, on risque d'assister à un accroissement de l'outsourcing chez les clients hexagonaux, outsourcing qui sera d'autant plus simple qu'ils disposeront d'outils web réduisant la distance avec leur fournisseur.

Je n'ai pas de conseil à donner aux imprimeurs français, ils connaissent mieux leur métier que moi.
Mais cette menace est à prendre en compte dès à présent, tant qu'il est temps de réagir et d'anticiper.

Source : WhatTheyThink